Dans le rétro

Le désir de réaliser un vol en avion de chasse me tenait à coeur depuis longtemps. Et mardi dernier, je suis finalement passé à l'acte. L'expérience a eu lieu du côté de Paris, où je me suis présenté aux alentours de 10 h. J'avais eu du mal à trouver le sommeil la veille au soir en pensant à cette journée. Quelques minutes après qu'on m'ait montré les caractéristiques de l'appareil, j'ai finalement pu enfiler mon uniforme de vol avant de rallier la piste. C'est là que le L39 Albatros patientait. Il s'agit d'un avion légendaire qui a été employé par la Patrouille de France pendant près de vingt ans. L'estomac noué, j'ai grimpé dans l'appareil et me suis attaché à mon siège. Et après toute une série de contrôles de sécurité, on a finalement quitté le plancher. Je pensais être plaqué contre le siège, mais l'accélération est assez régulière, en fait, ce qui fait qu'on ne sent pas vraiment les deux cent vingt kilomètre-heure. Pour commencer, j'ai avant tout été sidéré par la puissance que dégage l'appareil : celui-ci garde son assiette malgré les bourrasques de vent. Nous avons démarré par un vol de découverte, puis enchaîné avec un vol à basse altitude pour avoir de meilleures sensations de vitesse. Enfin le pilote m'a informé que nous allions débuter les acrobaties. Et là, c'est devenu sérieux. On a commencé par un huit brésilien. J'ai soudain pesé plusieurs fois mon poids. J'ai voulu lever les bras mais c'était malaisé, car ils pesaient soudain plus que d'habitude. Etrange sensation. Le pilote a enchaîné avec quelques tonneaux puis m'a demandé si je voulais continuer : je lui ai répondu par un éclat de rire. Je ne pouvais m'en empêcher : je ne m'étais jamais senti dans une telle forme. Les figures se sont alors enchaînées à toute allure : passage sur le dos, breaks, looping, nouveau passage dos. Le pilote se faisait plaisir. Durant les (brefs) instants de détente entre chaque manoeuvre, j'essayais vainement de retrouver mes repères, mais tout allait beaucoup trop vite. Le pilote me demandait à intervalles réguliers si j'étais encore là, si je ne m'étais pas évanoui. Je lui répondais avec le sourire. En dépit des acrobaties qui allaient toujours plus loin, je me sentais parfaitement à l'aise. Étrangement, c'est sur la route du retour que j'ai fini par me sentir patraque. Mais en dépit de ce léger embarras, c'est une aventure que je vous conseille chaudement. C'est à vivre au moins une fois ! A lire sur le site de ce de baptême en L-39 à Paris Pontoise.